Le Martini de James Bond
Je devais avoir 13 ou 14 ans. Comme tous les ans, je passais l’été chez mes grands-parents, à La Baule, et je me nourrissais de polars. C’était le petit plaisir coupable de mes vacances. Mon père, professeur de littérature anglaise, m’avait suggéré de lire les James Bond de Ian Fleming. Je me suis donc plongée dans le premier de la série, Casino Royale, publié en 1953. Au chapitre 7, James Bond commande un Martini dry (c’est le premier du roman), en détaillant au barman les ingrédients, les mesures et la méthode de préparation qu’il souhaite. Ce fut un choc.
Je n’avais aucune idée du goût que cela pouvait avoir, mais je découvrais pour la première fois comment les mots pouvaient créer la gourmandise, et comment une recette pouvait définir un personnage. A travers cette scène, ce cocktail – qui n’est même pas un vrai Martini, puisqu’il mêle le gin et la vodka –, et cette recette généreuse et précise, tout le caractère de 007 se profile. C’est un homme d’action qui aime la bonne chère, boire toutes sortes d’alcools, et qui devient un genre de guide du savoir-vivre et du savoir-voyager puisque, où qu’il soit, James Bond mange local et fait ainsi découvrir les gastronomies du monde.
Ecrivain culinaire éprise de romans policiers et de cinéma, Claire Dixsaut décrypte les films et leurs personnages à travers le prisme de la gastronomie. Une passion qui remonte à la découverte du cocktail favori de 007.
M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Camille Labro
Pour 1 personne
- 3 mesures de gin
- 1 cuillère à café de vermouth sec ou plus selon votre goût
- glace concassée
- olive verte dénoyautée
Versez le gin et le vermouth sur de la glace concassée dans un verre à mélange. Remuez bien.
Passez dans un verre à cocktail rafraîchi etd écorez avec une olive.
Pour beaucoup c’est le cocktail par excellence. Il tient son nom de son inventeur, Martini de Anna de Toggia qui n’a rien à voir avec la fameuse maison de vermouth. Il connait de nombreuses variantes, de l’original ultra sec.